Fondée en 1824, aux portes d'Albi, par des industriels toulousains, l'usine métallurgique du Saut-du-Tarn n'a cessé de se développer. Spécialisée dès l'origine dans la production d'acier et la fabrication d'outils
6 kmavant Albi le Tarn quitte les micaschistes du Massif Central pour rejoindre les terrains argileux tertiaires du Bassin Aquitain. A Saint-Juéry l’érosion a donné naissance à une chute naturelle de près de20 m, Cette force hydraulique va dès le XIIè siècle être utiliser par les hommes..Une chaussée retenue est construite au Saut de Sabo, répartissant l’eau sur les deux rives, et alimentant les nombreux moulins (à blé, à huile), foulons (à papier, à feutre), et martinets (à cuivre) y sont petit à petit installés.
Vers 1787, le Marquis F-Gabriel de Solages pour travailler le fer de sa mine d'Alban installe au Saut de Sabo un fourneau catalan (150 kgde fer en 6 heures).
En1793 L'ingénieur Dodun chercher à y créer un usine métallurgique il sera stoppé par le Comité de salut public en 1794, la construction de deux hauts-fourneaux et l'usine est repris par le marquis de Solages associé à Jean-Baptiste Garrigou, négociant de Bordeaux, Deux sociétés sont fondées, mais elles échouent, faute de capitaux: le grand complexe industriel voulu par le vicomte ne verra jamais le jour.
Aciéries du Saut du Tarn ..fondée en 1824 par des industriels toulousains,. Spécialisée dans la production d'acier et la fabrication d'outils , "les Sieurs Garrigou, Massenet et Compagnie, acquièrent la quasi-totalité des terrains et droits d’eau de la rive gauche du Tarn.. avec l'appui du Maréchal Soult pour y construire un double four à cémenter et 22 martinets hydrauliques à fin de produire de l'acier et des ébauches de faux qui seront terminées par Bazacle Toulouse ..
1870,la Sociétédes Aciéries du Saut du Tarn est créée, on y installe la fabrication de ressorts
et un laminoir pour les pioches et atelier pour la fabrication des pièces forgées sans grands succès
1876, l’usine qui emploie désormais 460 ouvriers redevient compétitif pour les faux et les limes,
1881 c'est l’achat de la concession des mines de fer et de manganèse d’Alban.
La construction du chemin de fer d’Albi, facilitera tant l’approvisionnement en matières premières que le transport des produits finis, il est créé un embranchement particulier jusqu’à l’usine.
La « Société des Aciéries du Saut du Tarn » devient « Société Anonyme des Haut-Fourneaux, forges et Aciéries du Saut du Tarn » avec un ambitieux programme de développement:
la construction de 2 hauts fourneaux, de 15 à 20 tonnes par jour
l’agrandissement de l’atelier de puddlage, et l’ajout de 5 fours à puddler
l’installation de 2 fours Martin-Siemens
des ateliers pour la fabrication d’essieux et de bandages pour les chemins de fer
la construction d’une halle de laminoirs avec un train gros Mill complet et un train petit Mill double.
1898 création de la première centrale hydroélectrique puis une deuxième en 1906
1910, l’usine acquiert de nombreuses machines-outils modernes, qui apportent des résultats très positifs.
1911, le Saut du Tarn emploie 1300 personnes. Parallèlement, la population de Saint-Juéry a doublé en 20 ans.
1936, l’entreprise subit adaptation des ateliers et des productions à la semaine de 40 heures, augmentation des salaires, hausse des taxes et impôts divers nécessaires à la mise en application des lois sociales. De 1933 à 1940, le problème du chômage va rester au premier plan.
1968,la Sociétédes Forges et Aciéries du Saut du Tarn est déclarée en état de règlement judiciaire. 1500 personnes sont licenciées
1971, La fabrication de vannes permet à l’entreprise de démarrer une période de prospérité, qui va durer jusqu’en 1976. pour les marchés en pleine expansion du gaz et du pétrole, le Saut du Tarn fait construire en 1970-71 un nouveau bâtiment, équipé de machines modernes., elle développe un secteur des vannes pour les sous-marins nucléaires. Cet essor entraîne une progression de l’effectif, qui repasse à 2000 en 1976. avant d'être mise à nouveau en règlement judiciaire en novembre 1981. la fin du Saut du Tarn est annoncée en mars 1983, et sa liquidation est terminée dès avril 1984.
1995, le musée du Saut du Tarn a ouvert ses portes dans l’ancienne centrale hydroélectrique no 1 il retrace 160 ans de l’histoire du Saut du Tarn...